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Abattement forfaitaire en micro-entreprise : comment ça marche ?

Tu te demandes pourquoi tu ne peux pas déduire tes frais de déplacement ou tes achats de matériel en micro-entreprise ? C’est parti, je t’explique tout sur l’abattement forfaitaire et ce que ça change sur tes impôts !

L’abattement forfaitaire en bref

  • L’abattement forfaitaire est une déduction automatique appliquée sur ton chiffre d’affaires pour estimer ton revenu.
  • Il est calculé automatiquement par les impôts, la CAF, France Travail, etc.
  • Le taux dépend de ton activité : 71 % (vente), 50 % (services BIC) ou 34 % (libéral BNC).
  • C’est à cause de lui que tu ne peux pas déduire tes frais réels ni tes indemnités kilométriques.
  • Il ne s’applique pas au calcul de tes cotisations sociales URSSAF.

L’abattement forfaitaire, c’est quoi exactement ?

Pour calculer ce que tu as vraiment gagné dans une entreprise classique, c’est simple, on fait : Recettes – Dépenses = Bénéfice. Et c’est sur ce bénéfice qu’on paie ses impôts.

Mais en micro-entreprise, le mot d’ordre c’est la simplicité.

Tu n’as pas à tenir une comptabilité détaillée ni à justifier chaque dépense. En contrepartie, tu ne peux pas déduire tes charges réelles.

À la place, l’État applique un abattement forfaitaire sur ton chiffre d’affaires.

Concrètement, elle déduit un pourcentage fixe pour estimer tes frais professionnels, sans te demander le moindre justificatif.

À quoi ça sert vraiment ?

L’abattement permet à l’État (et aux autres organismes comme la CAF ou France Travail) d’estimer ce que tu gagnes vraiment en tant qu’indépendant·e.

L’idée de base, c’est que ce pourcentage est censé couvrir :

  • tes cotisations sociales,
  • tes frais professionnels non déductibles (matériel, déplacements, abonnements, etc.).

(Bon, dans la réalité, ça ne correspond pas toujours à tes vraies dépenses… Mais c’est la règle du jeu en micro ! 😅)

Ce qui reste après abattement, c’est ton revenu imposable. C’est là-dessus que tu paieras tes impôts.

Pour aller plus loin : Chiffre d’affaires et revenus : quelle différence ?

Les taux d’abattement selon ton activité

Le pourcentage déduit dépend de la catégorie de ton activité.

L’administration considère que certaines activités génèrent plus de frais que d’autres.

Type d’activitéTaux d’abattementExemples de métiers
Achat / Revente (BIC Vente)71 %E-commerce, artisan qui vend ses créations, restauration rapide
Prestations de services commerciales (BIC Presta)50 %Plombier, coiffeur, traiteur, agent immobilier
Activités libérales (BNC)34 %Graphiste, consultant, coach, développeur web

Si tu exerces une activité mixte (par exemple, tu vends des produits ET tu fais du conseil), l’abattement s’applique séparément sur chaque part de ton chiffre d’affaires. Pense à bien répartir tes revenus dans les bonnes cases lors de ta déclaration !

Comment ça se calcule concrètement ?

La bonne nouvelle : tu n’as rien à calculer toi-même !

L’abattement est appliqué automatiquement par les impôts, la CAF, France Travail et tous les organismes qui ont besoin d’estimer ton revenu.

Mais pour que tu comprennes bien le mécanisme, voici comment ça fonctionne :

ÉlémentFormule
Chiffre d’affairesCA déclaré
Montant de l’abattementCA × Taux d’abattement
Revenu imposableCA – Abattement

Deux exemples pour bien comprendre

ÉlémentSachaRégis
ActivitéVente de bougies (achat-revente)Conseil en marketing (BNC)
CA annuel20 000 €20 000 €
Taux d’abattement71 %34 %
Montant de l’abattement14 200 €6 800 €
Revenu imposable5 800 €13 200 €
  • Sacha ne paiera des impôts que sur 5 800 €, alors qu’il a encaissé 20 000 €. L’État considère qu’il a « dépensé » 14 200 € pour son activité.
  • Régis, lui, sera imposé sur une base de 13 200 € pour le même CA.

Le minimum d’abattement : une règle méconnue

Il existe une petite subtilité bien utile pour les petits chiffres d’affaires : le minimum d’abattement de 305 €.

Si le montant calculé avec ton pourcentage est inférieur à 305 €, l’administration déduit automatiquement 305 € (tant que ton CA dépasse ce montant, bien sûr).

🔍 Exemple concret :

  • CA en prestation de services : 500 €
  • Abattement théorique (50 %) : 250 €
  • Comme 250 € < 305 €, l’administration déduit 305 €.
  • Revenu imposable : 195 € (500 – 305)

Ce que tu ne peux PAS déduire à cause de l’abattement

C’est le revers de la médaille de la simplicité du régime micro.

Puisque l’abattement forfaitaire est censé couvrir tous tes frais, tu ne peux pas :

  • déduire tes frais réels (même si tu as acheté pour 10 000 € de matériel, tu ne peux pas les soustraire de ton CA),
  • faire valoir les indemnités kilométriques sur ta déclaration de revenus (contrairement aux salarié·es),
  • déduire les cotisations de ta mutuelle santé via le dispositif Madelin (réservé aux régimes réels),
  • déduire tes cotisations retraite complémentaire type PER dans le cadre professionnel.

(En gros, tout est « dans le forfait », que ça te soit favorable ou non ! 😅)

Abattement et versement libératoire : ne confonds pas !

C’est LE piège classique. Beaucoup de micro-entrepreneurs confondent le régime classique (avec abattement) et l’option du versement libératoire.

Régime classique (par défaut) :

  • Tu déclares ton CA aux impôts une fois par an.
  • Ils appliquent l’abattement forfaitaire.
  • Ton revenu imposable est soumis au barème progressif de l’impôt.

Versement libératoire (option) :

  • Tu paies ton impôt tous les mois ou trimestres à l’URSSAF.
  • Taux fixe : 1 %, 1,7 % ou 2,2 % selon ton activité.
  • L’impôt est déjà payé « à la source ».

Et l’abattement dans tout ça ? Si tu as opté pour le versement libératoire, tu as déjà payé ton impôt. L’abattement ne sert donc plus à calculer ton impôt, mais il est quand même utilisé pour déterminer ton Revenu Fiscal de Référence (RFR).

(Rassure-toi : tu ne paies pas deux fois ! 😉)

Pour aller plus loin : Le versement libératoire de l’impôt sur le revenu

Questions fréquentes

🔗 Sources