Les impôts en micro-entreprise, c’est le sujet qui fâche quand on se lance… Comment les payer ? Quelle option fiscale choisir ? Pas de panique, je vais t’expliquer les deux options possibles pour être en règle avec le fisc sans te prendre la tête !
⚡ L’essentiel à retenir
- Tu as 2 options pour payer tes impôts : l’imposition classique sur le revenu ou le versement libératoire.
- Le versement libératoire simplifie tes démarches : tu paies un pourcentage supplémentaire fixe sur ton CA directement à l’URSSAF.
- Pour opter pour le versement libératoire, tu dois respecter certaines conditions.
- Le choix entre les deux options dépend de ta situation globale (montant et nature des revenus du foyer).
☑️ Les deux options d’imposition en micro-entreprise
En micro, tu as le choix entre 2 façons de payer tes impôts :
- l’imposition classique sur le revenu,
- le versement libératoire de l’impôt sur le revenu.
Décryptage des deux options !
L’imposition classique (sur le revenu)
Avec l’imposition classique, tes revenus en micro-entreprise sont soumis au barème progressif de l’impôt sur le revenu, comme les salaires et la plupart des autres revenus.
Pour info : tes revenus sont calculés en appliquant à ton chiffre d’affaires un abattement forfaitaire qui dépend de ta catégorie d’activité.
Concrètement :
- Tu déclares ton CA via la déclaration de revenus complémentaire 2042-C-PRO, en plus de ta déclaration principale.
- Tes revenus (CA – abattement) sont ajoutés aux autres revenus de ton foyer fiscal pour être soumis au barème à taux progressif.
C’est la méthode « traditionnelle » d’imposition des micro-entrepreneurs.
Pas de difficulté particulière, en dehors de celle d’anticiper le montant d’impôt à payer en plus !
Le versement libératoire de l’impôt sur le revenu
Ce dispositif te permet de payer ton impôt sur le revenu en tant que micro-entreprise directement à l’URSSAF, en même temps que tes cotisations sociales.
Comment ça marche ?
Tu payes un pourcentage de ton CA encaissé selon ton activité :
- 1 % si tu vends des marchandises,
- 1,7 % si tu proposes une prestation de services artisanale ou commerciale (BIC),
- 2,2 % pour une prestation de services libérale (BNC).
Ce montant est prélevé directement par l’URSSAF sur ton compte, en même temps que tes cotisations sociales. Pratique, non ?
Pour prétendre au versement libératoire, il faut remplir des conditions précises et ce n’est pas toujours la solution la plus avantageuse. Pour aller plus loin, je t’invite à lire mon article sur le versement libératoire de l’impôt sur le revenu.
📊 Tableau comparatif des 2 options
Comme tu le sais, j’aime faire un tableau pour tout récapépet :
Critères | Imposition classique | Versement libératoire |
---|---|---|
Taux | Barème progressif de l’IR (de 0 % à 45 %) | Taux fixe (1 %, 1,7 % ou 2,2 % selon l’activité) |
Calcul | Sur les revenus (CA – abattement) | Sur le CA encaissé |
Paiement | Mensuel (acomptes) ou à l’année (régularisation) | Mensuel ou trimestriel avec déclarations URSSAF |
Conditions | Aucune condition de revenus | RFR N-2 < 26 818 € (pour 1 part) |
Avantages | Plus avantageux si non imposable ou faible taux | Simplicité, prévisibilité, pas d’avance d’impôt |
Inconvénients | Acomptes à prévoir, calcul complexe | Peut être moins avantageux si faibles revenus |
⚖️ Quelle option fiscale choisir ?
Pas facile de faire son choix entre l’imposition classique et le versement libératoire… 😅
Tout dépend en fait de ta situation globale et notamment des autres revenus de ton foyer fiscal !
Mon conseil : si tu penses ne pas être imposable (car peu de CA), alors il serait sage de ne pas opter pour le versement libératoire qui te rendrait imposable directement.
Le mieux est encore de faire une simulation avec les deux options et de comparer ce qui est le plus adapté à ta situation personnelle. Tu peux le faire directement avec le simulateur officiel de l’impôt sur le revenu.
2 exemples concrets pour t’aider à y voir plus clair :
→ Micro-entrepreneur avec peu de revenus
- Julie est ostéopathe en micro-entreprise (BNC).
- CA annuel : 10 000 €
- Abattement : 34 %, soit 3 400 €
- Revenu imposable : 6 600 €
- Sans autres revenus dans le foyer
Avec l’imposition classique :
- Impôt sur le revenu : 0 € (non imposable, car sous le seuil)
Avec le versement libératoire :
- 2,2% du CA soit 220 € d’impôt à payer
Conclusion : l’imposition classique est plus avantageuse pour Julie.
→ Micro-entrepreneur avec d’autres revenus
- Thomas vend des produits artisanaux en ligne (BIC).
- CA annuel : 40 000 €
- Abattement : 71 %, soit 28 400 €
- Revenu imposable micro : 11 600 €
- Autres revenus du foyer : 35 000 € (salaire de son/sa conjoint·e)
- Taux d’imposition : 30 %
Avec l’imposition classique :
- Impôt supplémentaire sur ses revenus micro : environ 3 480 € (11 600 € × 30 %)
Avec le versement libératoire :
- 1% du CA, soit 400 € d’impôt à payer
Conclusion : le versement libératoire est beaucoup plus avantageux pour Thomas.
Voici un tableau résumé des deux exemples:
Critères | Julie (peu de revenus) | Thomas (revenus plus élevés) |
---|---|---|
Activité | Ostéopathe (BNC) | Vente artisanale (BIC) |
CA annuel | 10 000 € | 40 000 € |
Revenus imposables | 6 600 € | 11 600 € |
Autres revenus du foyer | Aucun | 35 000 € |
Imposition classique | 0 € | 3 480 € |
Versement libératoire | 220 € | 400 € |
Option la plus avantageuse | Imposition classique | Versement libératoire |
❓ Questions fréquentes
📜 Sources
🔗 Article 50-0 du Code général des impôts – Régime des micro-entreprises
🔗 Article 151-0 du Code général des impôts – Versement libératoire